Franz Ferdinand, au Liberté (Rennes) – 23 mars 2018 –
L’histoire de Franz Ferdinand commence comme un bon vieux western. Quelques verres descendus dans un pub de Glasgow, une plaisanterie mal comprise et une altercation qui éclate. Alex – chanteur – et Nick – guitariste – échangent quelques mots et puis, les insultes font place à une franche discussion entre musiciens. Pas d’intox : c’est le vrai point de départ de l’aventure Franz Ferdinand et ça fait dix-sept ans que ça dure ! Comme quoi, les engueulades ont parfois du bon.
Sur scène, le groupe écossais se démarque par une complicité de longue date… sauf que, pour cette tournée 2018, les concerts se feront sans Nick. Pas de dispute sur ce coup-là, juste une pause pour le guitariste. Mais voilà, l’harmonie entre les zicos sera-t-elle toujours au rendez-vous ? Le public va-t-il s’y retrouver ?
Dino Bardot – guitare – et Julian Corrie – guitare et clavier – remplacent Nick McCarthy… Deux nouveaux visages et un son qui se veut plus electro pour un dernier opus concocté par Philippe Cerboneschi « Zdar » – duo Cassius et producteur de The Rapture, Phoenix, OneRepublic… –.
Dès leur entrée sur scène, le groupe assume cette nouvelle touche. Le style du morceau « Always Ascending » est à la fois vibrant et planant : une approche quipeut étonner mais qui fonctionne. Les musiciens jouent sur les amplitudes et instaurent très vite, une ambiance presque dancefloor pendant les quinze minutes suivantes. Et puis, ce qui fait la force de Franz Ferdinand opère dès la quatrième compo, le groupe place une grosse rupture avec « Walk Away » là, en plein milieu de ce trip electro. Sous ses airs blues-western, le morceau rappelle que la bande de Glasgow n’a pas oublié son côté Rock. Un mélange des genres qui fait du bien ! Une gestion habile qui ne dénote en rien avec le morceau suivant « Lois Lane » aux tonalités pourtant très proches de la musique New Wave.
Tout au long du concert, Franz Ferdinand propose un jeu à la fois soigné et désinvolte, les musiciens ont l’art de mettre en avant une rythmique atypique qui embarque le chant et les grattes sur des chemins contrastés. Simple à l’écoute, la construction des compo est pourtant beaucoup complexe qu’il n’y paraît. Une magie reflétée par des morceaux tels que « Ulysse », « Mickael » ou encore « The Dark of the Matinée ».
Mené par un chanteur un brin déjanté, le jeu scénique n’est pas en reste : tout autant à l’aise sur grandes et petites scènes, le groupe sait créer une proximité sincère avec son public. Une approche spontanée qui abolit les frontières, créant une complicité presque immédiate. Bah ouais, on a envie de les inviter au pub après le concert !
Et le meilleur moment du show dans tout ça ? Sans aucun doute, quand les quatre gars – guitares et basse à la main – se mettent en ligne droite face au public pour interpréter « Take Me Out ». Ouais, on tape dans les classiques mais c’est bon à entendre !
Pour ceux qui ont loupé ça, session de rattrapage en juillet et août 2018 dans le cadre des festivals Musical 2018 à Aix-les-bains et Fête du Bruits à Landerneau.
Caroline Vannier
Article également publié sur Metalorgie (sous le pseudonyme Ubuto Kro)
https://www.metalorgie.com/live-reports/1691_Franz-Ferdinand_le-23-03-18-Rennes-Le-Liberte