Amandine, fondatrice du webzine Culture METAL (hiver 2022-2023)
Cheveux bouclés et tout de noir vêtue, Amandine Briche est une silhouette qui compte dans la scène Metal Rennaise. Les années passent et elle ne ralentit pas. Déjà 8 ans, qu’elle s’investit quasi quotidiennement dans le webzine Culture METAL. Ce média, elle l’a d’abord conçu sous la forme d’un site Internet puis elle l’a très vite étendu aux réseaux sociaux. Toutes les informations y sont traitées comme des brèves journalistiques : une ligne éditoriale claire, centrée sur l’actualité et la rétrospective. Dans ce zine consacré aux musiques extrêmes, pas de critiques d’albums et très peu d’interviews. La fondatrice a dédié son projet à l’instant présent. Elle tient à garder un ton neutre pour restituer au mieux la réalité des concerts.
Culture METAL prend ses racines dans le live. Sur le fond et la forme, le webzine a été pensé comme une passerelle entre les spectateurs et les groupes. Amandine a cette volonté d’ouverture : elle cherche à convaincre les gens de découvrir les artistes sur scène. Le Metal se vit en direct et c’est seulement à partir de là que chacun peut se faire son opinion. Elle, refuse de la donner dans ses articles. Elle ne veut en aucun cas influencer ses lecteurs : son but est de retranscrire ce moment qu’est le live pour susciter l’intérêt. Pour continuer à interpeller, elle invite même, ceux qui méconnaissent ce genre musical, à consulter la rubrique « Musiques extrêmes (reviews & interviews) ». Les galeries photos ne manquent pas non plus. Du texte à l’image, elle ne cesse d’apporter les preuves que les concerts de Metal sont singuliers et bien vivants.
En musique, tout se passerait-il sur scène ? C’est en tout cas dans cette direction qu’Amandine porte son regard. Hellfest, Motocultor, Metal Days… elle n’hésite pas à fouler les kilomètres pour aller à la rencontre du spectacle vivant. En France ou à l’étranger, les grands comme les petits festivals attisent sa curiosité. Chaque semaine, elle passe aussi au crible l’actualité des cafés concerts de la région Rennaise et Nantaise. Là encore, elle se déplace beaucoup. Avec son appareil photo, elle fige les mouvements des artistes depuis la fosse. Elle le fait au gré des demandes d’accréditations mais pas que… Oui, il lui arrive de venir les mains dans les poches pour s’imprégner de l’ambiance au milieu de la foule. Amandine est avant tout une passionnée et c’est ce qui fait la force de son webzine. Une appétence artistique qui la mène à élargir ses sujets… À l’image du festival Metal Culture, elle aime évoquer tous les arts qui s’inspirent de ces musiques de l’extrême. Un champ des possibles qu’elle continue d’agrandir, en couvrant des événements comme Court Métrange (cinéma) ou encore les TransMusicales (émergence de nouvelles formes artistiques).
Amandine Briche donne de son temps pour parler des artistes. Elle le fait sans contrepartie. Et c’est du travail ! Beaucoup de travail ! Son webzine est consulté, soutenu et connu par bons nombres de personnes. Un joli parcours animé par la seule volonté de partager. Le Metal est décidément servi par des gardiens et gardiennes bien dévoué·es.
Caroline Vannier
1 – Ta définition de la culture Metal ?
Je ne pense pas qu’il y ait de contours définis. Je verrai plutôt ça comme un système stellaire avec des planètes qui gravitent autour. Ce genre, on le trouve dans toutes formes d’art : cinéma, théâtre, littérature… On peut aussi voir ça comme un puzzle avec plein de pièces qu’on assemble.
2 – Combien de concerts et de festivals couvres-tu par an ?
À une époque, j’en ai fait beaucoup mais aujourd’hui, j’essaie d’en couvrir moins. Au début, c’était plusieurs fois par semaine, surtout à l’époque du Mondo Bizarro. Je ne vais pas que dans les festivals de musique, je fais aussi ceux dédiés au cinéma. Appeler le webzine Culture METAL était une façon d’intégrer plusieurs formes d’arts à cette musique. Ce que je préfère, ce sont les festivals pluridisciplinaires comme Metal Culture. Tous les ans, je couvre aussi le Hellfest, le Motocultor, les TransMusicales…
3 – Entre les live report et les annonces de concerts, combien de temps consacres-tu par semaine à Culture METAL ?
Je suis au-delà des 35h ! Sans rire, c’est surtout que je ne compte pas mon temps. Je ne peux pas être en festival et écrire du contenu en même temps. Mon planning est donc irrégulier. Il y a aussi des moments où je vais moins en faire et d’autres où je vais enchaîner. Par contre, il y a au moins une publication par jour sur facebook, instagramm et le site Internet. J’essaie de proposer des contenus différents pour tous ces supports.
4 – Combien de personnes travaillent avec toi ?
Je ne compte pas. Je n’enferme pas les gens dans Culture METAL: ils sont libres d’aller et venir comme ils veulent. Il y a des contributeurs photos et reviews. Pour ma part, je ne fais pas du tout de critiques de groupes ou de films. Je préfère retracer l’histoire d’un groupe.
5 – Pour toi, qu’est-ce qu’un bon live report ?
Je ne sais pas. Pour être franche, je ne sais même pas si je fais du live report. Jusqu’au Covid, je mettais en place des galeries photos accompagnées d’un texte et de la set list. Maintenant, j’essaie de faire le live report de l’événement. Un bon live report doit monter la diversité d’un événement. Il ne faut pas non plus montrer ses sentiments, on axe sur des faits. Tout doit rester objectif.
6 – Et une bonne photo de concert ?
C’est à la fois artistique et technique. Il faut maîtriser la lumière. Je préfère les photos sombres que lumineuses : elles sont beaucoup plus proches de la réalité. Saisir l’instant aussi, c’est très important.
7 – À ton avis, quelle place à ton webzine aujourd’hui ? Quel rôle joue-t-il ?
Culture Metal a gagné en importance. J’ai des demandes d’accréditations de pas mal de festivals : j’en reçois par mails de la part de contacts que je ne connais pas. Culture METAL doit figurer dans des mailings lists, ce qui n’était pas le cas au début. Pour les groupes de musique, c’est différent. Ils ne connaissent pas toujours mon travail : ils cherchent beaucoup à se faire chroniquer, ce que je ne fais pas.
8 – Tes références musicales ?
J’ai des goûts très éclectiques qui vont de la musique Classique au Metal. Je suis tombée dans le Metal avec des musiciens comme Marilyn Manson, Nine Inch Nails, Ministry…
9 – Et pour le cinéma ?
C’est surtout grâce aux festivals comme Travelling que je me suis vraiment intéressée au cinéma. Pour les réalisateurs, je peux citer des personnes comme James Cameron, Christopher Nolan et Peter Jackson. Pour les séries, j’aime bien ce que fait Ronald D. Moore. Il a commencé par Star Treck et Battlestar Galactica. Aujourd’hui, il est sur For All Mankind.
10 – Qu’est-ce qu’on te souhaite dans l’avenir ?
Rester en vie suffisamment longtemps pour continuer mon projet. Faire une compilation de tout ce que j’ai fait, mettre de l’ordre dans mes archives… Faire un livre sur toutes ces années !
Sur le web :
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