Ubutopik

Des histoires qui se vivent

Catégorie dans Les acteurs de la scène locale

Bruno, présentateur de Punkorama et patron du Mondo Bizarro (été 2020)

« Oui, ce n’est pas un secret. Qu’est-ce que je peux te dire de plus ? Les Ramones, c’est le groupe fil conducteur de ma vie. » De la radio au bistro, il y a comme un air de Punk-Rock qui imprègne la déco, les ondes… et même dans le nom du caf’con’ Mondo Bizarro (album des Ramones de 1992). Mais pas question de s’enfermer dans un registre, Bruno soutient la musique dans sa diversité : « je me défends d’avoir cette image uniquement Punk ou Metal qui colle un peu à la peau du Mondo, je l’ai toujours conçu comme un lieu ouvert à tous les horizons musicaux ». Un discours qu’il tenait déjà dans le portrait qu’Ubutopik avait réalisé sur lui en 2012. Et c’est ce point de vu qui nous a donné envie de revenir aujourd’hui.

Créer un café concert n’est pas une histoire d’argent. Il faut avoir une sacré dose de passion et de cran pour se lancer dans cette aventure. Celle du Mondo Bizarro commence le 15 janvier 2002. Une première ? Oui, pour Bruno Perrin… mais pas pour le lieu. Sous un autre nom (la Baleine Bleue) et avec un autre patron, le 264 avenue du Général Patton accueillait déjà des groupes. Témoignage d’une époque révolue, quelques flyers perdurent sur Internet… Des visuels majoritairement signés Mass Prod : le hasard fait parfois bien les choses… il s’agit d’une association Punk-Rock.

Le Punk-Rock… Un déclic ? Plus que ça. À force d’en écouter, Bruno a envie de partager sa passion pour cette musique. Très tôt, il prend place derrière un micro : « j‘ai débuté sur Radio Savane. J’avais 14 ans. C’était avec Jacques et Luc, les créateurs de Radio Libre, une émission Punk-Rock et Ska. Après, c’est CanalB qui a pris le relais. J’ai été bénévole et salarié là-bas. Je suis passé par tous les statuts et tous les postes, de la technique à l’animation. » Avec Thibaut Boulais, Bruno est une des premières voix de cette radio associative, et ce, depuis 1984-1985. Les années ont passé mais la façon de présenter a-t-elle changé ? « Avant, mon émission – Punkorama – durait 1h30 et elle est passée à une 1h00. En fait, c’est un format qui me correspond bien. C’est du direct et je ne veux pas préparer à l’avance. Je sais juste quel morceau je vais faire écouter en premier. Dix minutes avant de partir de chez moi, je prends aussi des vinyles. » Et des disques vinyles, Bruno en a une belle collection : « oh, pas tant que ça ! Mais oui, j’ai mille albums et six cent 45 tours. Beaucoup de Punk-Rock 77, du Ska Revival, du Glam Rock des débuts 90… En groupes, j’ai aussi du classique comme les Beatles, Docteur Feel Good, Jimmy Hendrix… » Mais Internet a aussi pris le relais et le présentateur ne se prive pas de l’utiliser : « c’est la magie du web. Il y a toujours des traces de groupes obscurs qui n’ont rien sorti à l’époque. Je découvre parfois en même temps que l’émission. »

Le live. Que ce soit à la radio ou pour accompagner les groupes, Bruno le pratique depuis un bon moment. Quand il quitte son statut de salarié chez CanalB, il continue de travailler dans la musique. C’est le début des années 90 et il va apporter ce qui manque aux salles et aux musiciens de l’époque : « j’ai commencé par accompagner le groupe Post Régiment. J’ai tourné avec eux et je leur ai trouvé des dates mais les lieux où ils jouaient n’étaient pas toujours équipés en sono. J’ai fini par acheter mon propre matériel. » Derrière sa sono, Bruno rencontre pas mal de groupes mais il sillonne aussi les routes en tant que musicien. Bassiste chez les Gunners, une formation Punk-Rock qu’il crée en 1988 – avec Christophe Gendrot –, il compte pas moins de 500 concerts dans 8 pays. Idem avec les Trotskids, un groupe Rennais, référence dans les années 80. Plus jeune, il rêvait d’intégrer ce quatuor mené par les frères Septier. C’est chose faite ! Avec eux, il assure des tournées en France et à l’international.

Un bagage musical solide, des relations dans le milieu et une envie de proposer un espace de liberté aux groupes… La recette idéale pour monter un café concert ? Ça il faudra le demander à Bruno mais ce qui est sûr, c’est que le Mondo Bizarro ouvre ses portes dans un contexte très spécifique à Rennes. À cette époque, le public assiste à la fermeture de lieux implantés depuis plusieurs années : « j’ai travaillé dans des salles à Rennes comme la Fun House – un local associatif qui proposait des concerts et des espaces de répétitions – mais il a fermé en 1999. Les Tontons Flingeurs aussi (célèbre caf’conc’ à Rennes). Il y a eu, comme on dit, un creux de la vague et c’est à ce moment que j’ai ouvert le Mondo. »

Oui… et ça fait 18 ans que ça dure. De grands noms de la scène underground sont passés chez lui : The Fleshtones, The Boys, Parabellum, The Flying Padovanis… et un certain Marky,batteur des Ramones.

En presque vingt ans, le Mondo Bizarro s’est forgé une identité forte. Pour beaucoup, il est devenu une institution, un passage obligé pour les musiciens d’ici et d’ailleurs. Un lieu incontournable où se côtoient amateurs et professionnels. Le caf’con’ passe l’épreuve du temps en traçant sa route… Mais la passion et l’audace sont-elles toujours au rendez-vous ? Plus que jamais. Il en a fallu du courage pour reprendre les concerts à l’heure du Covid19. La pandémie a tué le live mais Bruno ne renonce pas. Il est le premier à relancer les concerts : port du masque obligatoire, jauge très réduite et aménagement du jardin… Il n’a pas hésité à retrousser les manches et à tenir la barre en pleine tempête. Chapeau bas, l’ami ! Une bonne moitié des visages sont cachés mais les regards ne trompent pas. Musiciens et spectateurs te remercient de ne pas abandonner. Personne ne sait de quoi les lendemains seront fait… mais le Mondo Bizarro marquera longtemps les esprits.

Caroline Vannier

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Le Superbowl of Hardcore (juillet 2020)

Moins de 48h. C’est la vitesse à laquelle l’équipe du Superbowl a vendu les billets de son dernier show. Un chiffre qui ferait rêver pas mal d’organisateurs ! Oui… et c’est loin d’être une première. En quelques années, Jo et Yvan ont su donner une véritable place à la scène Hardcore à Rennes. Pourtant, rien ne semblait gagné d’avance.

Dans la bonne vieille cité Bretonne, les associations et les groupes de Metal sont hyperactifs. Peu de salle mais une sérieuse envie de jouer et d’organiser. Mais comment ne pas perdre en visibilité ? Des concerts, il y en a toutes les semaines et les acteurs s’associent peu. Avec des partenariats quasi inexistants et une offre importante, le public se retrouve sur-sollicité et les soirées sold out se font rares… sauf pour le Hardcore.

Comme pour le Punk, les passionnés répondent présents. Des gens capables de faire des kilomètres pour voir des groupes locaux et internationaux. Aux habitués, s’ajoutent pas mal de férus de musique qui ne sont pas issus de cette scène. La raison ? La qualité des prestations live des groupes. Une bonne part d’entre eux apprennent là, devant le public et ça fait toute la différence. Le niveau, la présence, l’occupation de l’espace… Une aisance qui se joue à toutes les étapes…

Booking, enregistrement, orga, com’… Beaucoup de musiciens de Hardcore l’ont compris : pour rester libre, il faut savoir se débrouiller. Et ils sont un certain nombre à tout gérer ! Du Do it Yourself qui prend ses racines dans le Punk et qui permet de conserver une éthique dans un paysage musical souvent trop formaté. En plus d’être aux commandes des soirées, Jo et Yvan sont respectivement guitaristes chez Entertain the Terror – pour le premier – et Hard Mind – pour le second –, ils ont aussi officiés (ensemble ou séparément) dans des formations comme Ultimhate ou Hand of Blood. Musiciens, ils le sont depuis un paquet d’années ! Mais qu’est-ce qui a provoqué le déclic côté orga ? « Les premiers concerts, c’était en 2002-2003 » précise Jo. « À Rennes, je traînais pas mal dans les shows Hardcore fin 90′ dans des lieux comme les Tontons Flingueurs, l’Antipode et la PyramideCertains de ces lieux ont fermé et l’asso qui organisait le Superbowl (avant nous) s’est arrêtée. Le public n’était plus là. On l’a regagné au fur et à mesure ». « Oui, on est passé par mon oncle qui connaissait les fondateurs du Superbowl (dans les années 90) » enchaîne Yvan. « On leur a demandé si on pouvait reprendre le nom et ils nous ont tout de suite encouragé. La première édition s’est montée avec des groupes qu’on connaissait.» La première édition ! 600 personnes à l’Antipode en 2014 : Merauder, Get the Shot, Backfire, Born from Pain… Dix groupes au total. « On a le record des ventes de bières en une soirée », clame Jo.

Sous les associations Face to Face et Kob, Jonathan Guyot et Yvan Travers proposent des rendez-vous réguliers comme le Summerbowl au Jardin Moderne, le Superbowl et les Minibowl qui prennent place dans des caf’con’ de la ville (Ty Anna Tavarn, Mondo Bizarro, Marquis de Sade…). Ils font presque tout à deux : « on s’occupe de la gestion et de la programmation mais on a pas mal de monde qui gère sur place, pendant les concerts. » Ici et là, on retient des prénoms comme Mégane qui est souvent aux entrées ou encore Mathieu qui s’occupe de la comptabilité. « Il y a aussi pas mal de boulot au catering. C’est Ben qui s’en charge quand il est dispo ou Mika qui encadre la partie bouffe », précisent les deux musiciens. Et ça tourne ! Depuis 2004, ils ont fait jouer près de 700 groupes. Des formations Hardcore de tout horizon avec quelques exceptions : « on a fait de tout. Du rap, du folk… Et on ne regrette rien ». Et leur plus grosse fierté ? « Oh, là ! Pas simple, il y en a tellement ! Je dirai All out war Extreme Noise Terror et Harm’s Way » précise Jo. « All out war, c’est sûr ! Et sinon, Stormcore et Bent Life » poursuit Yvan.

Avec une telle prog, on pourrait croire que l’asso touche des aides… mais non, et tout est géré 100 % bénévolement. Hormis la vente des billets et les dons du public, ils ne reçoivent rien. Si la trésorerie manque, ils mettent de leur poche mais pour eux, pas question de troquer leur indépendance : « on ne se voit pas critiquer le système et toucher de l’argent. On a aucune subvention et on ne cherche pas à en avoir. Après, on organise dans des salles qui sont subventionnées comme le Jardin Moderne, on l’est donc forcément indirectement mais on veut l’être le moins possible ».

Des potes qui se connaissent depuis un moment, une passion qui ne s’érode pas avec le temps et une envie de défendre une scène libre et honnête… On pourrait s’arrêter là mais c’est sans compter l’actualité ! La culture est ébranlée depuis mars 2020 et personne ne peut dire ce qui va se passer dans les mois à venir. L’épidémie de la Covid19 a tout éteint et les quelques concerts qui ont lieu se font en jauge très restreinte et avec port du masque obligatoire. Exit les live tel qu’on les connaît ! « On a annulé quatre concerts. On organise une soirée en juillet au Mondo (l’argent sera reversé au bar) mais toutes les places sont déjà vendues. On a repoussé pas mal à l’année prochaine ! 2020 sera tranquille, on en a profité pour booker la prog du Superbowl qui aura lieu le 2 et 3 juillet 2021 au Jardin Moderne. Après c’est sûr, il va y avoir un impact de fou pour tout le monde dans le milieu : les tourneurs, les intermittents, les musiciens… » explique Jo. Yvan, secoue la tête et ajoute : « c’est n’importe quoi ! Je ne comprends pas les lois du gouvernement. Ils veulent bien que les gens se massent dans le métro pour aller bosser mais on ne peut pas se retrouver dans les concerts.»

Oui, le contexte est hors norme mais le spectacle vivant compte de belles forces qui ne laisseront pas le live tomber aux oubliettes. Pour sûr, ces deux-là n’abandonneront pas ! Et ils savant qui remercier pour ça : « respect à Fred Chouesne de Garmonbozia et David Mancilla. Merci à eux. Ce sont des modèles d’humilité pour nous. Tu sais, j’ai assisté au premier concert de Fred, c’était son projet de BTS. Il m’a aussi fait jouer quand je démarrai mon groupe. C’était à la MJC Pyramide et je crois même que c’est là que j’ai rencontré Bruno (Mondo Bizarro) qui faisait le son. » Le mot de la fin ? « Continuer à jouer dans des groupes, faire des concerts, monter des asso… Ne rien lâcher. Et merci aux gens comme toi qui continuent de faire des fanzines et des interviews. »

Caroline Vannier

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Catherine, un regard sur la scène Rennaise (juin 2020)

Rennes, en quelques mots ? « Sa culture, sa taille à échelle humaine et surtout sa musique », répond Catherine sans hésitation. Il faut dire que la cité Bretonne, elle la connaît depuis un moment : « je suis née ici. Après, j’ai vécu 18 ans dans un petit village pas loin. Et comme pas mal de monde, j’y suis revenue pour mes études. » Alors, le jour où elle franchit le pas pour devenir attachée de presse, le faire depuis Rennes a du sens. Certains diront qu’à l’heure des réseaux sociaux, s’établir dans un lieu précis est superflu mais pas pour Catherine : « j’aime bien bosser avec des groupes Rennais parce qu’on a le temps de se voir, de passer du temps ensemble, de tisser des liens. C’est moins facile quand je travaille avec des groupes qui habitent plus loin, le travail se fait de la même façon mais il manque quelque chose. »

Catherine écoute du rock : « David Bowie, Joy Division, Led Zeppelin, The Stooges… J’ai eu une platine vinyle assez tard et j’ai eu envie, dans un premier temps, de redécouvrir les grands classiques du rock quand on me l’a offerte. Quand tu pars de zéro vinyle, tu ressens un énorme plaisir à aller à la chasse aux albums cultissimes pour toi. » Passionnée de musique, elle l’est… mais ce métier, elle ne l’a pas choisi tout de suite. À 37 ans, elle décide de tout plaquer. Un changement d’orientation professionnelle radical : « pendant 15 ans, j’ai fait des sites Internet et je ne voulais plus continuer. Je passais mon temps devant mon ordi à « pisser » du code, comme on dit et le milieu dans lequel j’évoluais n’était pas en adéquation avec mes convictions. J’ai réalisé un bilan de compétences mais c’est en intégrant des équipes de festivals, en commençant à écrire pour Rennes Musique et en rencontrant des gens que jai pensé à attachée de presse. En y réfléchissant, c’est allé assez vite. Tout s’est accéléré quand j’ai interviewé City Kay lors de leur concert aux Trans Musicales, pour Rennes Musique justement. Un des membres du groupe – Yoann Minkoff – sortait un album et ça a commencé comme ça. J’ai quitté mon boulot et je me suis lancée. C’est grâce à lui que tout a commencé. Son album Black & White Blues est magnifique, il m’a ouvert des portes dès le début.»

Mais en quoi consiste ce métier ? Comment se construit un réseau ? Catherine s’occupe de faire connaître les groupes auprès des médias : radios, journaux, webzines, TV locales et nationales… Mais sans carnets d’adresses, impossible d’entrer en contact avec les bonnes personnes… et il y a encore quelques années, elle n’était pas du tout dans le milieu. Elle est pourtant parvenue à se faire une place en peu de temps : « quand j’ai voulu travailler dans la musique, j’ai été bénévole presque partout à Rennes. Je me suis construite un réseau assez vite. Aujourd’hui, je continue seulement avec le Grand Soufflet et l’Antipode. » Et après ? Qu’est-ce qui fait la différence ? Catherine est rigoureuse, efficace et surtout, elle parle bien des musiciens qu’elle défend. Aujourd’hui, sous le nom de These Days, elle travaille avec le festival I’m From Rennes, quelques labels et 4 à 5 groupes par mois… Pas mal de formations rock qui ont eu leur place dans les pages de Rock&Folk, sur le site de la Grosse Radio et même chez De Caunes sur France Inter. Pour en arriver là, elle a acquis une très bonne connaissance du milieu musical Rennais en tant que bénévole mais aussi en étant elle-même « journaliste »…

Catherine écrit pour Rennes Musique, un blog qui fait la part belle à la scène locale. Empruntant le nom de l’ancien disquaire emblématique de la rue Maréchal Joffre, le site traite de l’actualité de ceux qui font la musique : des portraits, des interviews d’artistes mais pas que… À travers les rubriques Comptoir et Label d’été, c’est une ouverture à tout un univers musical dont on ne parle pas forcément : « pendant deux saisons, on l’a fait avec les cafés concerts. Idem pour les labels et c’est fou tout ce qui existe. » Un chantier qu’elle partage avec Anthony B. (le fondateur). Des passionnés qui sont là pour donner un coup de projecteur sur ce qui se passe à Rennes. Depuis cinq ans, certains d’entre eux animent même en parallèle l’émission radio Purple Rennes. Un format hebdo, le mercredi, de 19h à 20h, sur CanalB. Aux commandes ? Catherine, Romain et Benjamin. Toutes les semaines, ils brossent le portrait d’un groupe du coin qui joue toujours en live. Là aussi, il y a un gros boulot de la part de Catherine, c’est elle qui est à la programmation et qui cherche des groupes chaque semaine. Et d’ailleurs, passer derrière le micro, ça se passe comment ? « Je n’avais jamais fait de radio. Quand on te tend un micro au tout début et qu’on te dit, allez vas-y, c’est pas évident. Mais au fur et à mesure des émissions, tu prends tes marques, tu apprends à poser ta voix. » Au total, entre Purple Rennes et Rennes Musique, les souvenirs s’accumulent : « Slift, un de mes coups de cœur mon tout dernier concert avant le confinement. Frustration aussi. Discuter des heures et des heures avec Laeticia Sheriff. Sleaford Mods, une des interviews les plus compliquée à retranscrire. Et bien sûr Dominic Sonic, l’interview qui restera pour moi la plus marquante et le plus beau moment. Il avait tellement à raconter qu’on a poursuivi la discussion dans un bar, après l’avoir reçu dans l’émission. Il y a les spéciales aussi comme Purple Grignou. On l’a fait une fois, l’année dernière, c’est un mix entre nous et la plus vieille émission de CanalB. On croise pas mal d’animateurs tous les mercredis et on a pas le temps de se parler, faire une émission commune permet de passer du temps ensemble. Il y a quelques jours, on a réédité l’expérience avec Metal Injection. Avec l’épidémie de Covid, on a pas eu accès au studio, on a donc investi le Marquis de Sade. »

Pour beaucoup, Rennes a perdu de sa splendeur musicale. Que reste-il des vestiges des années 70-80 ? Peut-on encore l’appeler ville Rock ? Pour Catherine, la question ne se pose pas : « il y a de la diversité. Je découvre toujours de nouveaux groupes. Impossible de s’ennuyer.»

Caroline Vannier

Sur le Web :
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Big Steph, une des mémoires de la scène punk rock alternative (mars 2018)

Big Steph, on le remarque ! Il a une tronche de rockeur et une carrure à bosser dans la sécu. Un gars qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense et qui reste fidèle à son ancrage musical. La musique ? Il a mis le pied dedans tout jeune. Très tôt, il suit ses cousins et découvre la scène punk rock des années 80. Avec des groupes comme Les Rats et Parabellum, il rencontre des gens écorchés, libres et impliqués. L’énergie qu’ils dégagent, il va vouloir la partager. C’est comme ça, qu’il organise ses premiers concerts. Tout d’abord avec des potes, et puis tout seul quand il monte sa propre affaire en Bourgogne : « j’ai eu un bar de début 1991 à 1993, dans le trou du cul du monde. J’avais 21 ans. Je faisais ma prog, je sélectionnais moi-même les groupes ». Il jette un coup d’œil aux affiches près du bar : « à l’époque, pour la com’, on se démerdait autrement : on faisait des pochoirs et des collages. Et après, on passait tout à la photocopieuse. Je crois que j’ai encore des affiches chez moi.»

Big Steph prend ses valises et arrive à Rennes en 1997. Pendant un an, il bosse au Sympatic Bar (en 1998), puis enchaîne des postes à la sécu des salles de concert entre 1999 et 2003. En 1999, il participe même à l’orga du Festival des Résistances « on avait fait des souscriptions grâce au dessin de Vuillemin – créé gratuitement -, ce qui nous a permis de faire des t-shirts et affiches du festoche. Grâce à ça, on a eu des fonds pour pouvoir faire le festival et surtout aussi grâce à Eric Lacote, chanteur des Dileurs, qui avait un très bon carnet d’adresses avec beaucoup de gros groupes comme Zebda, Tryo, Flor del fango…. » En 2002, il entre au Mondo Bizarro, il y restera 16 ans : « au début, j’ai fait de la sécu pour le Mondo sur des grosses dates comme UK Subs, The Vibrators… Et puis, j’ai vu que Bruno était emmerdé, il avait plus de barmans. En mars 2003, j’attaquais le bar. »

Derrière son comptoir, il en a vu des groupes : « ça m’a permis de revoir des connaissances comme Pat Kebra, Géant Vert. » Il évoque aussi, ses potes, ceux qu’ils n’oublient pas « Parabellum, Les Rats… c’est la famille. Schultz, Sven et Patrick Lemarchant… Les mecs, je les ai connus à 15 ans. » Les souvenirs de concerts défilent, on parle d’un soir, à la salle de l’Étage où Schultz – chanteur de Parabellum disparu en 2014 – le salue du haut de la scène. Stéphane est au beau milieu du public, il dépasse tout le monde d’une bonne tête et répond d’un geste amical à son pote : « … c’était mon grand frère », lâche-t-il le regard absent.

Aux côtés de Bruno, Big Steph a aussi vu évoluer des acteurs de la scène locale : « Jo – de l’asso Face to Face – je l’ai connu tout jeune. Il met de sa poche, parfois il se casse la gueule mais il recommence. » Et puis, la conversation s’étoffe, les anecdotes fusent… Big Steph pose ses coudes sur le comptoir et confie : « Oh là ! Les Fishbone ! Il y avait 240 personnes là-dedans, le 15 août. Je me rappelle, c’était Nico de Tagada qui faisait le son. » Le temps de servir à boire à des clients et il revient : « Il y a aussi eu des casse-couilles comme The Distillers en 2002. Ils sont arrivés à la bourre et ils ont joué les stars. »

Big Steph est une des mémoires de la scène punk rock alternative. Dans quelques années, on le verra peut-être à la sécu d’une salle de concert ou derrière le comptoir d’un autre bar à Rennes. Mais ce qui est sûr, c’est que des histoires, il en a en réserve : entre deux services, il pourra lâcher deux ou trois anecdotes sur la scène d’aujourd’hui et d’hier. Et un rêve fou, il en a un ? : « J’aime bien faire la bouffe… Avec ma femme, on aimerait bien ouvrir des chambres d’hôtes à thèmes. » Le punk rock ne meurt jamais. Une devise que Stéphane n’a pas besoin de dire, il la porte en lui.

Caroline VANNIER

Jack, animateur et fondateur de l’émission Rennes to the Hills (février 2020)

Pas facile d’avoir un véritable avis sur la musique. En dehors du simple « j’aime » , « j’aime pas », avancer un argument qui tient la route n’est pas une évidence pour tout le monde. On met toujours de soi dans un jugement mais une opinion construite donne de la valeur à une critique. D’accord… mais la musique a-t-elle besoin des autres pour exister ? Oui… Sauf cas très particuliers, un morceau a vocation à être partagé et savoir en parler met en valeur le travail des groupes. Jack est de ces passeurs. Un passionné, devenu un intermédiaire entre le public et les artistes. Animateur chez Rennes to the Hills depuis presque sept ans, il repère, décortique mais surtout participe à la découverte de musiciens issus de la scène professionnelle et amateur. Mais qu’est-ce qui l’a mené à faire de la radio ? Semaine après semaine, comment prépare-t-il ses émissions ?

Il y a forcément un début à tout. Pour Jack, le virus de la musique l’a pris très tôt : « la première claque, c’était avec Discovery de Daft Punk. J’avais emprunté le C.D. à la bibliothèque et j’écoutais en boucle le morceau Aerodynamic. Après, j’ai eu ma période Neo-Metal mais dès 13 ans, j’ai commencé à m’intéresser au Death Melodique avec le groupe Suédois Soilwork. À cette époque, Lordi jouait aussi à l’Eurovision et j’ai trouvé ça fou qu’ils gagnent.» L’enfance façonne de bien des manières… De cette période, il retient ses découvertes musicales mais aussi un surnom qu’il porte aujourd’hui à la radio : « mon vrai prénom est Mathieu mais on m’appelle Jack depuis que j’ai dix ans. »

Pour en parler, écouter de la musique est essentiel… mais pour la comprendre, faut-il savoir en jouer ? Disons que ça peu aider… « J‘ai fait de la guitare. C’était pas du Metal mais plutôt de l’Alternatif. Le groupe n’a pas tenu, on s’est séparé parce qu’on partait tous faire nos études ailleurs. C’est à ce moment que j’ai commencé la radio », explique Jack. Il débute comme chroniqueur sur le temps du midi pendant une saison mais très vite, il monte son propre projet : «  il n’y avait pas d’émission dédiée au Metal à la Fac, j’ai déposé une demande et c’est comme ça que Rennes to the Hills a démarré. C‘est à cette période que j’ai rencontré Swann du groupe Hipskör. Il a fait partie de la première équipe de Rennes to the Hills avec Clément, Anaïs et Pablo.» Musicien et présentateur ? Et oui, en coulisses ou dans les salles de concert, les rôles se mêlent : les acteurs de la scène locale portent parfois plusieurs casquettes.

Après toutes ces années, la motivation est-elle toujours la même ? Comment se prépare une émission hebdomadaire ? « On est en direct le mardi soir, de 21h00 à 22h00. On arrive vers 20h30 mais je t’avoue qu’on privilégie une ambiance détendue. J’ai toujours insisté pour qu’on se fasse plaisir et que tout le monde participe, y compris la personne qui gère la technique. Il a son micro et il intervient quand il veut. » N’empêche, quand on les écoute, on se rend compte que les chroniqueurs maîtrisent parfaitement leurs domaines : « j’ai toujours voulu taper large dans les styles de Metal. On passe des trucs qu’on aime bien, même si c’est pas récent. On parle aussi des groupes et des asso locales. » Et c’est du boulot… Rennes to the Hills ne prend quasi pas de vacances : « l‘été, c’est une période riche en actualités. On peut pas passer à côté. Il y a les festivals à couvrir comme le Hellfest et le Motocultor. On va sur place pour les interviews. Après, en dehors des gros festivals, on sort peu du studio. On a quand même déjà fait 8 heures de live pour l’anniversaire du Mondo Bizarro. Un très bon souvenir mais techniquement, c’était compliqué. »

Jack a une très large connaissance du monde de la musique. Il va voir pas mal de concert mais il bosse aussi en tant que Runner Artiste, Merch Guy et Roadie. Un taf complet qui oblige à être sur tous les fronts : du merch, au matos, en passant par la conduite… Il a commencé comme bénévole et puis, un jour, Rage Tour l’a contacté pour accompagner un groupe en tournée : « Columbine, du rap. Rien à voir avec le Metal mais j’ai vraiment adoré. On est parti 4 mois et on a traversé pas mal de pays. Je repars en mars avec The Lords of Altamont

Jack sait parler des musiciens. Un animateur curieux qui a les yeux qui brillent quand il évoque les groupes qu’il soutient : des formations – pour la plupart – issues de la scène Metal, Rock et Alternative.

La musique…

Une passion qu’il a su garder intacte depuis ses 13 ans. C’est beau ça… et plutôt rare ! N’hésitez pas à l’écouter ! Rennes to the Hills, ça se passe tous les mardis soirs avec Jack, Julien, Vincent, Elisa, Pierre et Elliot.

Caroline Vannier

Sur le Web :
https://www.c-lab.fr/emission/rennes-to-the-hills.html?fbclid=IwAR2jVF3YTqqgnXjaB1_lx4UxFaZleky0HnAQRPZETE7S-O3nf14rCJPEyaU
https://www.facebook.com/rtth35

Canal B : Metal Injection (septembre 2019)

Et oui, déjà quatorze ans que Metal Injection fait la part belle aux musiques extrêmes. Animé par Yannick, Olivier, Marion et Arthur, l’émission de CanalB balaie l’actualité du Metal tous les dimanches de 21h30 à 23h00. Au programme : de l’info mais aussi une sélection de morceaux soigneusement choisis par l’équipe. Il faut dire que les présentateurs en connaissent un rayon sur le sujet : du Heavy au Black ils parlent avec la même ferveur de groupes internationaux que de formations locales. Mais comment expliquer cette longévité ? Les années passent et deux des présentateurs d’origines sont toujours là. Entre le quotidien et les journées de boulot, ils se retrouvent chaque semaine dans les studios de CanalB… ou ailleurs. Ailleurs ? Oui, Arthur travaille à l’étranger depuis 2015 mais participe toujours à l’émission. À l’heure d’Internet, ils n’ont pas hésité à tenter le coup ! S’adapter, rester soudés malgré les aléas de la vie et la musique au centre de tout… Est-ce la bonne formule pour garder sa passion intacte ? Pour le savoir, le mieux est de pousser les portes du studio. Marion et Yannick ont justement accepté de répondre à quelques questions pendant leur émission. Des instants volés en direct, entre deux prises d’antenne.

1 – Est-ce le Metal qui vous a amené à faire de la radio ?
Yannick : oui, on a commencé en 2005 avec Olivier. Sur Canal B, avant nous, il y avait l’émission Metalik Park. Olivier m’a proposé de voir s’il était possible de reprendre leur créneau. Il a contacté la station et Yvan Penvern nous a laissé notre chance. Après une formation technique express dispensée par Yann Barbotin, nous avons fait deux essais d’émission « off », puis il nous a dit « c’est bon ». Ça fait bizarre, ça fait déjà 14 ans.
Marion : le Metal et l’amitié aussi. En 2015 les gars m’avaient proposé de faire un test pour lequel j’avais freiné des quatre fers. Je n’avais jamais fait de studio avant ça. Et j’y suis toujours…

2 – Qui est là depuis le plus longtemps ?
Yannick : Olivier et moi. Tu peux mettre Olivier en avant parce que c’est lui qui est à l’origine du projet.

3 – Un mot pour décrire Metal Injection ?
Marion : apéro.
Yannick : plaisir.

4 – Comment préparez-vous vos émissions ? Qui fait quoi ?
Yannick : Arthur, Olivier et moi, on a une playlist qu’on remplit chacun notre tour. Une fois que c’est fait, je récupère les fichiers. On démarche aussi les labels pour enrichir la programmation. On fait tout à distance, sur Internet. Au début, on se retrouvait le jeudi soir mais on a arrêté, c’était la zone.
Marion : Lorsqu’on reçoit des groupes pour les spéciales, c’est pour moi. La partie interview, c’est ce que je préfère.

5 – On met forcément de soi quand on fait de la radio ?
Yannick : oui, déjà parce que ça prend du temps. Il faut de la rigueur, de la discipline. Quand on prépare l’émission, tout est plus ou moins calé mais il faut toujours prévoir une marge. On s’adapte. Parfois, on passe la moitié des morceaux et c’est pas grave. On se laisse porter par ce qui se passe ici, surtout lorsque nous recevons des invités.
Marion : oui, forcément. On est là parce qu’ on a envie de partager. On se bouge sur les concerts, on cherche à faire découvrir de nouveaux morceaux, de nouveaux groupes, on y consacre du temps. Avec le boulot, c’est pas toujours simple mais nous sommes contents de nous retrouver pour faire ça ensemble.
Yannick : et pour tout vous dire, dans le Classique de la Semaine, je mets toujours un morceau que j’aime, issu de ma discographie personnelle. Je le fais depuis le début.

6 – Aujourd’hui, impossible de faire de la radio sans réseaux sociaux ?
Marion : c’est difficile de faire sans, c’est vraiment un média complémentaire.
Yannick : ça aide à faire connaître l’émission. C’est aussi comme ça que les groupes nous contactent et que les labels repèrent ce qu’on passe. C’est pratique. Avant, on faisait tout par mail et c’était plus long.

7 – Est-ce que vous écoutez d’autres émissions radio ? Avez-vous des contacts avec l’équipe de Rennes to the Hills ?
Yannick : je suis un vilain petit canard, je n’écoute jamais la radio. Quand j’étais plus jeune j’écoutais Radio Méduse, Punch FM et même Radio Abeille, des radios locales du pays de Lorient. Sur Radio Méduse, il y avait une émission Metal : Metal Invasion.
Marion : pas beaucoup. Parfois RTL2, Hotmix radio Metal.

8 – En vingt ans, la scène Metal a beaucoup évolué en France. Que pensez-vous du Hellfest d’aujourd’hui ?
Marion : ça fait plusieurs années que j’y vais. J’ai fait une pause en 2018 parce que j’avais l’impression de voir toujours la même prog. J’y retourne car ça reste un beau festival et l’occasion de passer un bon moment avec les potes.
Yannick : j’ai fait quasi toutes les éditions de 2006 à 2012. J’aimais beaucoup, autant pour la prog, que le prix et le public. Et puis, quand ils ont changé de site, c’est devenu cher et c’était impossible d’acheter un billet sans s’y prendre très à l’avance. C’est devenu une kermesse et ça ne s’adresse plus à des passionnés. Il y a des gens qui y vont et qui ne connaissent même pas les groupes qu’ils vont voir. Ils y vont parce que c’est bien d’y aller et de pouvoir dire « j’y étais ». Ce n’est pas ma conception des choses.

9 – Et le Motocultor ?
Yannick : j’y suis allé une fois en 2015 et c’était vraiment très bien. Le festival est à échelle plus humaine que le Hellfest. T’es pas obligé de te garer super loin et de marcher 30 ou 40 minutes pour te rendre au pied d’une scène.
Marion : j’y étais avec Yannick. On y retourne cette année. Là-bas tu n’es pas dans le stress et tu te sens chez toi…

10 – Un ou des label(s) que vous soutenez ?
Yannick : Pas particulièrement. Cependant, Legion of Death, c’était vraiment de l’underground. Il y a aussi Impious Desecration Records, c’est rennais. En gros label, il y a Osmose, ils signent des groupes de qualité en Death et en Black Metal.

11 – Et des groupes ?
Yannick : il y a Season of Tears, Darwin, Sideburn, HexecutorEt aussi, Retentum Curiae, le groupe n’existe plus. Leur dernier concert était le 666 (6 juin 2006) au Mondo Bizarro. J’ai encore le T-shirt. Par définition nous sommes là pour aider à la promotion de tous les groupes qui veulent bien nous rendre visite.
Marion : il y a aussi Mantra.
Yannick : oui, Mantra. Ils sont d’ailleurs venus il n’y a pas longtemps.

12 – Pas de Metal Injection sans scène locale, vous êtes d’accord avec ça ?
Marion : l’objectif est de valoriser la scène locale, alors oui. C’est aussi la politique de CanalB.
Yannick : on annonce les concerts des groupes du coin toutes les semaines.

14 – Trois groupes que vous écoutez ?
Marion : Hypocrisy, c’est le premier groupe que j’ai vu sur scène. C’est celui qui a tout fait. C’était à l’Antipode, j’avais 15 ans. Je mettrai aussi Rammstein. Et pour finir Solstafir, ça me détend, j’aime leurs imperfections et leur côté barré.
Yannick : Mötley Crüe, c’est obligé. La première fois que je les ai vu dans un magazine, je me suis dit : « C’est ça que je veux faire plus tard ». Alice Cooper aussi. Quand je l’ai découvert, j’étais en C.M.1. C’est mon frère qui l’écoutait. Et forcément le premier album des Guns N’Roses. Et il y aussi Motörhead, je ne peux pas oublier Lemmy.

15 – Qui rêvez-vous d’interviewer ?
Yannick : il est mort, c’est Lemmy. Nikki Sixx aussi, il a un discours qui me plaît bien. Il a été déclaré mort cliniquement et il est revenu… Il a eu une vie qui ne ressemble à personne.
Marion : Cory Taylor, le chanteur de Slipknot. Ou bien Mike Patton, le chanteur de Faith No More pour son travail très abouti artistiquement.
Yannick : il y a aussi Alice Cooper !
Marion : ah oui, Alice Cooper !

Caroline Vannier
Benjamin Vannier

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Flav, musicien… et programmateur au Bar’Hic (juillet 2019)

Le Bar’Hic va fermer… Triste nouvelle mais c’est bel et bien ce qu’on entend depuis quelques semaines. Situé tout en haut de la place des Lices, le bar est un lieu bien connu des amateurs de Rock, Metal, Punk, Blues et Électro à Rennes. Alors forcément, une telle annonce inquiète pas mal de monde. Mais qu’en est-il vraiment ? Simple changement de nom ou arrêt définitif des concerts ? Exit les rumeurs ! Le mieux est de se rendre sur place et de rencontrer celui qui gère la prog du caf’con’.

« Oui », confie-t-il. « Tout va changer ici. Il y aura toujours des concerts, une partie de l’équipe reste mais le nom, la déco et la dynamique ne seront plus les mêmes. Il y aura un autre programmateur à partir de septembre. » Flavien s’en va mais son travail ne sera pas passé inaperçu. Bien au contraire. En moins d’un an, l’ex barman s’est fait un nom. Groupes, tourneurs, asso… son carnet d’adresses est bien rempli et c’est mérité : « Marion était là avant moi. C’est elle qui a commencé à mettre tout ça en place. » Quoi qu’il en dise le public et les musiciens apprécient la qualité de sa prog et la sincérité de sa démarche. Son atout ? Mettre en avant des formations en qui il croit : « Darcy, Rataxes, 22 Longs Riffs… Après, il y en a eu plein des groupes que je voulais faire jouer ici et qui sont venus. Gros coup de cœur quand même pour Em Shepherd, un groupe nantais de rock électro jazzy. C’est monstrueux ce qu’ils font : un son d’une propreté hallucinante. » Flav est là depuis seulement dix mois mais il sait de quoi il parle. Pas étonnant, avec les deux pieds dans la musique depuis l’adolescence, il est loin d’être un novice : « j’ai commencé la batterie à quatorze ans mais le virus m’a pris entre huit et dix ans. Mes grands-parents avaient MTV et un jour, j’ai vu un tout jeune batteur faire un show. Je me suis tout de suite dit que c’était ça que je voulais faire. Au collège, j’avais déjà un pote qui jouait de la zik et j’ai suivi. Mes parents m’ont toujours soutenu et ils le font encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de chance. » Depuis ses quatorze ans, il ne lâchera rien. Après le bac, il passe une licence en Musicologie et intègre l’école Agostini à Nantes : « la licence m’a ouvert à d’autres horizons. J’ai appris à écouter la musique. » Très vite, il joue en groupes mais c’est à la Fac qu’il fera des rencontres décisives : « Avec Gus – chanteur/guitariste chez Sîn –, on était dans la même promo. On a créé un premier projet qui n’a pas tenu mais on en a remonté un autre en 2016 : Sîn. » Les trois musiciens enchaînent les concerts et signent quelques belles dates comme à l’UBU ou au Ferrailleur. Entre Metal, Stoner et Rock, leur son se fait une place dans le milieu de l’underground. Ils préparent actuellement un album qui devrait sortir pour la fin de l’année 2019.

Quand Flav parle de musique, il y a beaucoup de passion dans ses propos mais le boulot n’est jamais loin. Développer sa propre approche de l’instrument passe forcément par une excellente maîtrise technique. Devenir un bon musicien prend du temps et il n’est pas avare de compliments quand il cite ceux capables de l’être : « Alex Jadi, un batteur avec un énorme cursus. Il est terrible sur scène. Il joue dans Fange et Swaarm. Il est au-dessus de tout le monde et c’est une crème. »

Flav’ poursuit sa carrière de batteur dans Sîn et il n’abandonne pas la prog. À la rentrée, il intègre l’équipe du Dejaze. Une nouvelle aventure commence pour lui… et pour pas mal de groupes qui espèrent le suivre. Il l’assure, l’éclectisme de sa programmation, il tient à la garder. « Je veux, par exemple, continuer à travailler avec des asso de Hardcore. C’est une scène très active à Rennes. » Il s’arrête un moment puis poursuit : « je les cite eux mais il y a plein d’autres, des groupes ou des asso, dans des genres très différents à Rennes et ailleurs. L’erreur serait de se fermer. C’est toujours mieux d’accorder des dynamiques que des styles.» Diversifier, refuser l’homogénéité… Serait-ce la clé d’une soirée réussie ? Une idée à méditer.

Caroline Vannier

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Un aller simple pour Rennes (janvier 2019)

Quelques années déjà que Barrel Kick arpente les salles de concerts. Un groupe aux airs de Rancid et de Dropkick Murphy’s qui apporte une note américaine dans le paysage punk-rock français. Leur recette ? Une technique rodée, de l’efficacité… et une bonne dose de complicité. Il faut dire que ces quatre-là se connaissent depuis un moment mais il a fallu être patient pour les voir jouer ensemble. Occupés chez Collaps Machine, Happy Kolo, Strike Back, Sherkan, Reckless Bomb, Disturbance… Ils ont marqué les mémoires de la scène locale mais pas que… leur son s’est baladé un peu partout. Vingt, presque trente ans pour certains à avaler les kilomètres… Oui, ils en ont usé des cordes et des baguettes dans les caf’conc’ et les festivals. Des gars bosseurs et généreux qui transmettent la même énergie devant dix ou deux cent personnes. Devenir un bon musicien, ça passe aussi par là : se confronter à un public, s’adapter, tester ses limites… En bref, sortir de la salle de répète : un vécu qui donne l’aisance nécessaire à la maîtrise d’un instrument. La scène serait-elle la meilleure des écoles ? Du côté de Barrel Kick, ça ne fait aucun doute ! L’appel du live, toujours et encore… Mais d’où sont-ils partis ? Pour trois d’entre eux, l’histoire commence en banlieue parisienne. Là-bas, ils se croisent en studio. La musique dans la capitale, ils y ont goûté ensemble et ils ne mâchent pas leurs mots : peu de salles, une liberté limitée, pas d’espace pour les asso… Pour faire du punk ou du metal, il faut bouger et c’est ce qu’ils font. Avec leurs groupes respectifs, ils découvrent des lieux hors normes, des endroits qui favorisent le Do it Youself… Des itinéraires plus ou moins connus… et un jour, une route qui les mène à Rennes : d’abord pour y jouer et plus tard pour y habiter. Leurs bagages, ils les posent ici quasi à la même époque. Un heureux hasard ? Non. Le breton est sans doute un peu punk…

1 – Comment vous êtes-vous connus ?
Thierry : on vient presque tous du 95. C’est la banlieue, pas Paris.
Chris : avec Ben, ça fait vingt ans qu’on joue ensemble. Depuis 1996. On croisait Thierry dans les lieux de répètes dans le 95.
Jex : moi, je les ai connu beaucoup plus tard. Je viens de Bressuire dans les Deux-Sèvres.

2 – Avant, ça ressemblait à quoi la scène punk-rock à Rennes ?
Thierry : en 2006, je venais souvent jouer ici avec mon groupe Happy Kolo. Tout le monde croyait qu’on était bretons à l’époque. Pour faire du punk-rock, il fallait aller à Rennes.
Jex : je suis arrivé en 2002 à Rennes et on venait surtout au Mondo Bizarro. On a monté Collaps Machine en 2005, c’était mon premier groupe à Rennes.
Chris : j’ai rencontré une bretonne et voilà… Ma batterie est arrivée avant moi. Avec d’autres gars, on avait programmé de faire un groupe de reprises.
Ben : ma femme est bretonne. Je suis arrivé six mois après Chris, en 2010. Je connaissais Boris des Bananes Metalik, on a monté le groupe Reckless Bomb avec lui et Chris.

3 – En un mot, la scène rennaise… quelle différence avec Paris ?
Thierry : vivante.
Ben : ambiance.
Chris : la seule qui perdure. Tu sais, le seul endroit qui bougeait à Paris, c’était la Miroiterie et aujourd’hui, c’est fermé. C’est pour dire.

4 – Chris, aujourd’hui, Barrel Kick… Hier, Sherkan, Chouch’nMolotov’, Death & Squad, Reckless Bomb, Strike Back… Beaucoup de groupes, parfois plusieurs en même temps, comment on gère un tel planning ?
Chris : c’était plus possible. J’étais toujours sur les rotules et j’avais un max de tendinites. J’ai eu trois groupes max en même temps avec des répètes les mardis, mercredis et jeudis. Les concerts les vendredis et samedis… Une fois, j’ai eu six concerts en neuf jours.

5 – Thierry, tu as toujours privilégié un son punk-rock ?
Thierry : non, à la base je suis metalleux. Je suis arrivé dans le punk-rock avec mon premier groupe.

6 – Thierry, et si je te dis Lemmy ?
Thierry : il est tatoué sur ma cuisse.

7 – Ben, quand as-tu commencé la guitare ?
Ben : à 22 ans. Je voulais faire de la musique avec des potes et ça a commencé comme ça, tout simplement.

8 – Jex, on te connaissait guitariste, comment es-tu passé au chant ?
Jex : c’est Ben de Collaps Machine qui devait être au chant mais il n’est pas resté, le son ne correspondait pas à son type de voix. À la base, j’avais écrit deux premières chansons de punk-rock au printemps 2014 (Son By Blood, My Hell) et quand Ben est parti, je suis passé au chant, ce qui m’allait bien car les textes de ces chansons sont très personnels. Mais j’avais déjà été chanteur dans un groupe de post-hardcore qui s’appelait Woman Only en 1999, on chantait à quatre.

9 – Trois groupes à conseiller à quelqu’un qui n’écoute pas de punk ?
Jex : Dropkick Murphys.
Chris : Rancid.
Thierry : The Clash.

10 – Pas de punk-rock sans scène ?
Tous : ouais, carrément.
Chris : il faudrait même que des albums live.

11 – L’aventure Barrel Kick, ça a commencé comment ?
Jex : Ben a remplacé Dibos à la basse chez Collaps Machine pendant quelques mois. Après Collaps, on s’est dit que ça serait bien de remonter un groupe ensemble.
Chris : tous nos groupes étaient morts, c’était le moment où jamais de monter un projet commun. Ben est passé à la guitare et Thierry à la basse.

12 – La scène locale aujourd’hui ?
Chris : ça bouge. Tous les groupes qui débutent ont une chance de jouer. Le Bar’Hic, la Fontaine de Brocéliande… on a de la chance. Respect à tous ces gens.

 

Caroline Vannier

Sur le Web :
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Parcours d’un zicos actif ! Tom (décembre 2018)

À la rencontre de Tom, frontman chez les Chouch’n’Molotov, un des groupes référence punk de la scène locale. Lui, qui écume les scènes depuis deux décennies nous donne rendez vous Au petit bonheur, un bar de son fief qui accueille régulièrement le son brut et authentique du combo. Le Verger, petite commune de 1500 habitants. Charmant ! Une auberge accueillante, une bière excellente… ça débute sous les meilleurs auspices !

Tom se présente à nous et dès lors, on cause de La passion qui s’est révélée par la claque Nirvana dans les nineties… Rien d’original jusque là, sauf qu’elle n’a jamais lâché, ne s’est jamais éprouvée, et ça n’est pas si simple quand on avance les étapes de la vie ! Tom expérimente la scène à seize ans, prend la guitare puis finalement le micro « parce qu’il n’y avait pas de chanteur » pour ne plus le lâcher avec Unskillful (traduction… maladroit ). Mais le groupe suivant est plus équilibré avec Jumparound qui ira jusqu’à effectuer les premières parties de Freedom For King Kong et Billy Ze Kick. Formation à l’énergie communicative que Tom ne cessera de vouloir transmettre à travers ses groupes suivants : Difact (néo metal) puis Hopper Noz. En 2013, Chouch’n’Molotov est créé avec Sly à la basse et Chris à la batterie (ex Sherkan, Strike Back et actuel Barrel Kick) rejoint en 2014 par Freddo à la guitare. Du son punk (mais pas seulement) « j’ai toujours été dans la fusion bâtarde. J’écoute tout type de rock. Ce qui compte, c’est la sincérité et l’énergie ». Un milieu que Tom apprécie car franc et honnête : « un punk qui te dit merde il ne va pas tourner autour du pot, il va te le dire en face » ce qui compte c’est le live, l’instantané ! En revanche pas de cloisonnement, les influences multiples du groupe font qu’ils sont aussi à l’aise à jouer avec un groupe de ragga ou de metal. Mais ils trouvent dommage que les scènes musicales restent fermées et de ne pas retrouver la diversité musicale au cours d’une soirée. Vingt-quatre ans de scène locale, ça permet d’avoir un certain recul !

Ces derniers temps, Chouch n’Molotov a tourné en France et fait le constat qu’ « on est pas si mal loti en Bretagne » Si ça parait moindre qu’il y a quelques années, la culture caf’conc’ persiste mais certains lieux en France subissent une répression parfois implicite et contraignante, décourageant toute représentation amplifiés. On louange la Fontaine de Brocéliande – Culte au sein du milieu – et on évoque la scène rennaise qui subsiste : le Mondo Bizarro bien sûr, le Ty Anna Tavarn, le centre ville rennais en général « tu as un problème si tu habites dans la rue de la soif et que tu veux être tranquille  », la fermeture il y a plusieurs années du Barock aussi, un ancien pub près de la gare de Rennes, qui, en quelques années, avait fédéré la scène rock punk et metal. La discussion découle alors sur le « repli sur soi » du moment : place à la tranquillité, silence on joue ! Tout cela est aux antipodes de la musique de Tom. Dans ses textes et au sein de ses groupes qui excluent le repli identitaire et l’égoïsme ambiant. Un combat de Don Quichotte ? Si on est seul le moulin ne s’effondrera pas mais si on est plusieurs …

Tom a quarante ans, ne les fait pas, l’âge, pour la plupart, étant une pierre angulaire : on regarde devant et on commence peut être à regarder en arrière, on se pose des questions sur les choix à faire. On sait que concilier vie de famille, professionnelle et passion est une complication, certains ont fait un choix, à regret ou pas d’arrêter. Tom a continué tout en se donnant des règles à suivre pour sa famille « j’ai une femme exceptionnelle. Mais j’avoue qu’en dehors des concerts, on vit en vase clos ». La musique, l’écriture étant un besoin, le partage qui naît de la scène une addiction, Chouch’n’Molotov plus actif que jamais a plutôt la tête tournée vers l’avenir mais le passé sonne à la porte quand on évoque une tentative de reformation de Jumparound ! Drôle de hasard, quand surgit à la fin de notre rencontre Bertrand, ancien batteur d’Hopper Noz « j’ai vu ta voiture alors je me suis arrêté » et qui annonce rejouer « à la cool » avec Pepel, ancien bassiste d’Hopper Noz et de Tagada Jones. Bref, la musique, ce démon de midi …

Benjamin Vannier

Adrien, une des plumes de Metalorgie (mars 2019)

« Je reviens de Nantes. Hier soir, j’ai vu Sunn O))) en concert… J’adore. Un son très particulier, une atmosphère… c’est très immersif. Je les ai suivis sur trois dates. » C’est dans cet esprit que commence l’interview d’Adrien. Déjà dix ans qu’il fait partie de l’équipe de Metalorgie, un anniversaire particulier qui permet de mettre en lumière un chroniqueur au service de la musique.

« À l’époque, je traînais sur le forum et quelqu’un m’a demandé si je pouvais écrire pour eux. Je ne savais pas si j’en étais capable mais j’ai fini par accepter.» Et il a bien fait ! Aujourd’hui, son nom de plume (ou son pseudo, à votre guise) – Pentacle – est pas mal cité dans le milieu du metal. Pour sûr, il sait de quoi il parle ! Live report, news, critiques d’albums, interviews… Qu’elle soit enregistrée ou en live, il décortique la musique des groupes qui croisent sa route. Dans son écriture, le propos est franc, posé… Des analyses claires qui évoquent les petites et grandes formations de France et d’ailleurs. Son point fort ? Il n’hésite pas à vulgariser le jargon et les références : une belle façon de s’ouvrir aux lecteurs de tout horizon. Une approche qui colle parfaitement à la vision de Metalorgie.

Avec Adrien, ils sont 40 passionnés à faire vivre un webzine qui cartonne depuis 18 ans : « on est 20 réguliers à poster tous les mois. Il y a du monde à consulter le site, c’est important de mettre en place un contenu actualisé. » Un travail qui passe par l’écoute des albums mais surtout par le live. Des concerts, Adrien en voit un paquet : « à Rennes, Nantes, Paris… Des festivals comme le Hellfest mais aussi à l’étranger. Je vais tous les ans au Roadburn en avril, c’est aux Pays-Bas à Tilburg. Très éclectique en terme de prog : du hardcore au doom en passant par la folk, le psyché, le black metal… avec un côté expérimental et artistique très recherché. » Un regard bienveillant, juste et minutieux sur le monde du metal mais pas que… Il se penche aussi sur des artistes comme Carpenter Brut ou plus récemment Olafur Arnalds. Et ouais, le metalleux est avant tout un passionné de musique au sens large : un message que porte Metalorgie depuis déjà quelques années dans sa politique éditoriale.

Ne rien s’interdire, avoir un vrai jugement, promouvoir des musiciens de talents… une liberté et des convictions qui donnent envie d’aller plus loin… Une fois par an, le webzine organise le Metalorgie Fest à Nantes : « ça se passe là-bas parce qu’une partie de notre équipe y habite », précise Adrien. Avec les Stoned Gathering – asso parisienne de stoner, doom et psyché –, ils mettent aussi en place des rendez-vous comme les Stoned Orgies qui leur permettent de regrouper des formations internationales – qui ne passent parfois que sur la capitale – mais aussi de promouvoir les groupes locaux. De belles soirées qui ont déjà vu passer Fistula ou Weedeater.

Et à Rennes, des projets ? Sur le webzine, peu d’articles, d’événements ou de groupes référencés mais ça va changer, non ? « Oui, j’ai envie de développer des soirées ici. J’y habite, ça sera plus simple de le faire pour moi. Le 11 mai, on organise – avec l’asso Dream’in Noise – une soirée au Marquis de Sade avec Neige Morte (black metal / noise – Lyon). » L’orga de concert – quasi en solo – c’est une première pour Adrien en Bretagne. L’occasion de comparer avec d’autres coins de France… Est-ce plus simple ici ? Que peut il dire de ses récentes démarches ? « L’offre est importante à Rennes », explique-t-il. « Il y a beaucoup d’asso mais aucun lieu réellement identifié metal ou rock. À Nantes, il y a Le Ferrailleur ou La Scène Michelet. Ici, ce n’est pas pareil : Le Marquis de Sade, le Bar’Hic, le Ty Anna, même le Mondo… tous les styles de musique sont représentés et il faut vraiment s’y prendre à l’avance pour prévoir une soirée. »

Très vite, la conversation dérive. Adrien s’intéresse a tout ce qui touche de près ou de loin à la musique : les labels, les salles de concerts, la technique mais aussi le design et l’esthétique des pochettes de vinyles. Et d’ailleurs, ne serait-il pas un peu collectionneur ? « Oui, j’ai à peu près un millier de vinyles chez moi. Des albums allant du metal extrême à l’électro. » Une belle collection qui a fait l’objet d’une émission le 8 janvier 2019 sur la chaîne Youtube 2Guys1Tv. N’hésitez pas à aller y jeter un œil !

Dix ans, une date importante… et qui sait, un jour, peut-être un vingtième anniversaire chez Metalorgie… Il se marre et secoue la tête : « je ne sais pas. Je ne fais pas de plan, le jour où j’aurais envie d’arrêter, j’arrêterai. Je suis attiré par plein de trucs différents : organiser des concerts, créer un label, avoir un groupe… » De sages paroles mais toujours le même moteur : aller au bout de sa passion, expérimenter, voir plus de concerts… Une belle idée de la musique humblement incarnée par un acteur de la scène locale.

Caroline Vannier

Sur le Web :
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