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Des histoires qui se vivent

Parcours d’un zicos actif ! Tom (décembre 2018)

Parcours d’un zicos actif ! Tom (décembre 2018)

À la rencontre de Tom, frontman chez les Chouch’n’Molotov, un des groupes référence punk de la scène locale. Lui, qui écume les scènes depuis deux décennies nous donne rendez vous Au petit bonheur, un bar de son fief qui accueille régulièrement le son brut et authentique du combo. Le Verger, petite commune de 1500 habitants. Charmant ! Une auberge accueillante, une bière excellente… ça débute sous les meilleurs auspices !

Tom se présente à nous et dès lors, on cause de La passion qui s’est révélée par la claque Nirvana dans les nineties… Rien d’original jusque là, sauf qu’elle n’a jamais lâché, ne s’est jamais éprouvée, et ça n’est pas si simple quand on avance les étapes de la vie ! Tom expérimente la scène à seize ans, prend la guitare puis finalement le micro « parce qu’il n’y avait pas de chanteur » pour ne plus le lâcher avec Unskillful (traduction… maladroit ). Mais le groupe suivant est plus équilibré avec Jumparound qui ira jusqu’à effectuer les premières parties de Freedom For King Kong et Billy Ze Kick. Formation à l’énergie communicative que Tom ne cessera de vouloir transmettre à travers ses groupes suivants : Difact (néo metal) puis Hopper Noz. En 2013, Chouch’n’Molotov est créé avec Sly à la basse et Chris à la batterie (ex Sherkan, Strike Back et actuel Barrel Kick) rejoint en 2014 par Freddo à la guitare. Du son punk (mais pas seulement) « j’ai toujours été dans la fusion bâtarde. J’écoute tout type de rock. Ce qui compte, c’est la sincérité et l’énergie ». Un milieu que Tom apprécie car franc et honnête : « un punk qui te dit merde il ne va pas tourner autour du pot, il va te le dire en face » ce qui compte c’est le live, l’instantané ! En revanche pas de cloisonnement, les influences multiples du groupe font qu’ils sont aussi à l’aise à jouer avec un groupe de ragga ou de metal. Mais ils trouvent dommage que les scènes musicales restent fermées et de ne pas retrouver la diversité musicale au cours d’une soirée. Vingt-quatre ans de scène locale, ça permet d’avoir un certain recul !

Ces derniers temps, Chouch n’Molotov a tourné en France et fait le constat qu’ « on est pas si mal loti en Bretagne » Si ça parait moindre qu’il y a quelques années, la culture caf’conc’ persiste mais certains lieux en France subissent une répression parfois implicite et contraignante, décourageant toute représentation amplifiés. On louange la Fontaine de Brocéliande – Culte au sein du milieu – et on évoque la scène rennaise qui subsiste : le Mondo Bizarro bien sûr, le Ty Anna Tavarn, le centre ville rennais en général « tu as un problème si tu habites dans la rue de la soif et que tu veux être tranquille  », la fermeture il y a plusieurs années du Barock aussi, un ancien pub près de la gare de Rennes, qui, en quelques années, avait fédéré la scène rock punk et metal. La discussion découle alors sur le « repli sur soi » du moment : place à la tranquillité, silence on joue ! Tout cela est aux antipodes de la musique de Tom. Dans ses textes et au sein de ses groupes qui excluent le repli identitaire et l’égoïsme ambiant. Un combat de Don Quichotte ? Si on est seul le moulin ne s’effondrera pas mais si on est plusieurs …

Tom a quarante ans, ne les fait pas, l’âge, pour la plupart, étant une pierre angulaire : on regarde devant et on commence peut être à regarder en arrière, on se pose des questions sur les choix à faire. On sait que concilier vie de famille, professionnelle et passion est une complication, certains ont fait un choix, à regret ou pas d’arrêter. Tom a continué tout en se donnant des règles à suivre pour sa famille « j’ai une femme exceptionnelle. Mais j’avoue qu’en dehors des concerts, on vit en vase clos ». La musique, l’écriture étant un besoin, le partage qui naît de la scène une addiction, Chouch’n’Molotov plus actif que jamais a plutôt la tête tournée vers l’avenir mais le passé sonne à la porte quand on évoque une tentative de reformation de Jumparound ! Drôle de hasard, quand surgit à la fin de notre rencontre Bertrand, ancien batteur d’Hopper Noz « j’ai vu ta voiture alors je me suis arrêté » et qui annonce rejouer « à la cool » avec Pepel, ancien bassiste d’Hopper Noz et de Tagada Jones. Bref, la musique, ce démon de midi …

Benjamin Vannier

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